Pour accéder à la version interactive de notre projet pédagogique veuillez vous connecter sur ordinateur.
Projet pédagogique
Ce projet d’accueil se présente sous la forme d’un portefeuille interactif déroulant six grands objectifs éducatifs.
C’est en partant de ces objectifs que nous détaillons le déroulement de l’accueil des enfants et de leurs familles. Il n'y a qu'à vous laisser guider pour découvrir comment Les p'tits curieux évoluent dans leur cocon...
©Le cocon des p’tits curieux - Toute reproduction interdite - Actualisation du document : Otobre 2023
Respect
Soutien parental
Eveil par la nature
Vivre ensemble
Créativité
Nos objectifs éducatifs
Sécurité affective
Sécurité affective
Garantir la sécurité affective du jeune enfant est notre mission première. C’est un besoin vital, un sentiment qui se construit avec le temps et qu’il faut pérenniser. C’est grâce à lui que l’enfant trouvera la force de se séparer, de s’éveiller, de s’éloigner bref, de grandir ! Pour cela, voici nos propositions.
Période de familiarisation
Pour que l’accueil et la séparation se fassent dans les meilleures conditions possibles, nous mettons en place une période de familiarisation. Celle-ci est un temps de rencontre, d’échanges et de découverte mutuelle entre parents, enfants et assistantes maternelles. C’est durant cette période que chacun va, pas à pas et à son rythme, apprendre à se connaitre, à construire de nouveaux liens et à établir une relation de confiance.
Nous avons choisi volontairement cette notion de “ familiarisation “ car celle-ci reprend l’idée de s’accoutumer et de se connaitre. C’est à nous, professionnelles de la petite enfance, de nous adapter au rythme et aux besoins du jeune enfant et de sa famille.
*qui garantit la sécurité affective de l’enfant, le sentiment de ne pas être en danger
Nous savons que pour appréhender la nouveauté, le jeune enfant doit expérimenter dans un contexte de régularité. C’est pour cela que lors de cette période de familiarisation, la régularité va primer sur la progressivité. Nous proposons donc un accueil d’une à deux heures tous les jours pendant une à deux semaines avant d'accueillir l’enfant sur une petite journée.
Nous mettons en place un environnement sécure*, où les repères seront nombreux (jouets et aménagements identiques, horaires identiques toute la semaine pour une répétition des séquences…).
Cette régularité permet à l’enfant de vivre et revivre certaines émotions dans un contexte identique. L’enfant peut alors s’appuyer sur ce qu’il connaît pour aller sereinement vers ce qu’il ne connaît pas.
Dans un premier temps nous invitons les parents à être présents lors de cette période. L’enfant sera plus à même de découvrir et d’explorer ce nouvel environnement sereinement avec la présence de sa figure d’attachement. Il est néanmoins important de préciser que nous restons responsables du groupe d’enfants, les parents ne sont donc pas autorisés à prendre des initiatives envers le groupe.
Ce temps de présence des parents à la MAM leur permet également de transmettre à l’assistante maternelle référente les informations concernant son enfant (habitudes, rythmes...) afin qu’elle puisse répondre à ses besoins de façon individualisée*. Les parents doivent aussi se sentir libre de poser toutes les questions qu'ils souhaitent et d’évoquer éventuellement leurs craintes et leurs doutes. Ce n’est que lorsque les parents et l’enfant se sentent suffisamment en confiance qu’une séparation est alors proposée. Cela peut donc aussi bien être au bout de deux jours comme au bout de sept ou huit.
Même si l’organisation de cette période de familiarisation a été réfléchie en amont, elle nécessite une certaine souplesse pour s’adapter à chacun.
*Les informations concernant l’enfant sont inscrites dans un recueil dans le respect du RGPD (Règlement Général de Protection des Données).
Notion de référence
La théorie de l’attachement précise que l’enfant a besoin, pour se développer sur le plan affectif et social, de former une relation affective privilégiée avec au moins un donneur de soins, appelé figure d’attachement principale.
Les parents sont cette figure d’attachement principale. Nous, assistantes maternelles, nous sommes la figure d’attachement de substitution. Le système de référence permet à l’enfant d’avoir une figure d’attachement stable et fiable sur laquelle s’appuyer en l’absence de ses parents.
Nous souhaitons plutôt employer le terme de co-éducation. Les parents sont les premiers éducateurs de leur enfant. Notre rôle est de prendre en compte la culture et les pratiques familiales, dans le respect du projet d’accueil, pour assurer une continuité éducative entre les différents lieux de vie des jeunes enfants.
Dans cette démarche co-éducative, les pratiques et les modèles éducatifs ne doivent pas être forcément identiques, ils peuvent être différents et complémentaires, tant qu’ils sont cohérents et dans l’intérêt de l’enfant.
Nous souhaitons donc travailler ensemble et créer une relation de confiance réciproque, qui facilitera la réalisation de nos attentes communes : la construction identitaire des P’tits Curieux.
Nous sommes référentes des enfants que l’on accueille lors des temps forts de la journée (avec notamment les temps de soin : repas/changes/siestes). Dans la mesure du possible, l’assistante maternelle référente est aussi présente lors de l’accueil, le matin et le soir, afin de permettre une relation individuelle et continue avec l’enfant et ses parents. Lorsque l'enfant se sentira en sécurité avec toutes les assistantes maternelles, celles-ci pourront alors parfois prendre le relais pendant les moments de soin, si l’assistante maternelle référente est occupée. Cela sera possible, si et seulement si, l’enfant le désire.
Repères spatio-temporels
Au Cocon des P’tits Curieux, des rituels rythment la journée de l’enfant.
Mais, qu’est-ce qu’un rituel ? Pourquoi est-il si important pour l’enfant ?
Le rituel se définit comme une action répétée dans le temps et dans l’espace, qui jalonne le quotidien de l’enfant. Ce moment prévisible et réfléchi par les assistantes maternelles lui permet d’anticiper la venue des temps importants comme l’accueil du matin, le repas, la sieste et le goûter, et ainsi de se repérer dans le temps et l’espace. Pour que ce rituel ait un sens pour l’enfant, il doit être systématique et s’inscrire dans la durée.
En effet, comme il est encore difficile d’appréhender la notion du temps pour les jeunes enfants, les rituels leur permettent de structurer leur journée. L’enfant a besoin de répéter des expériences pour comprendre où il va et ce qui va se passer plus tard pour lui. Le rituel le rassure sur le plan émotionnel en lui donnant un point de repère sur les actions à venir et lui permet d’éviter un sentiment d’insécurité.
Les rituels doivent être réfléchis en équipe et peuvent être réadaptés en fonction de nos observations. Les enfants ont besoin d’un cadre rassurant qui évolue avec eux, en fonction de leurs besoins et de leur développement.
Mais les rituels ne découlent pas uniquement d'une réflexion d'équipe, ils peuvent également être instaurés par l'enfant lui-même. Il peut, par exemple, avoir son propre rituel avec son parent lors de la séparation (ex. : passer de bras en bras, aller dire au revoir à la fenêtre). Il est important, pour les assistantes maternelles et les parents, de respecter ces rituels individuels.
Afin d’identifier concrètement ces repères, nous proposons de les retrouver grâce à une journée type.
Aménagement de l'espace
Notre rôle est de garantir un environnement adapté à travers une diversité de propositions de jeux, mis en accès libre et en continu. L’agencement du mobilier doit permettre l’exploration, le mouvement et les relations entre les enfants. La salle d’éveil est pensée en différents espaces : jeux symboliques/jeux de règles/ jeux d’assemblage/jeux d’exercice. Ces aires de jeux sont délimitées afin de les différencier, de les structurer et de permettre ainsi à l’enfant de rentrer dans le jeu. L’aménagement est fixe mais nous nous gardons la possibilité de le faire évoluer, pour relancer le jeu, si et seulement si l’enfant est en sécurité dans cet espace de départ.
Dans les chambres, les matelas fermes et l’absence d'oreillers et de couvertures garantissent la sécurité des enfants. Mais cela ne doit pas pour autant faire de cet espace un endroit froid et impersonnel ! Au contraire, nous souhaitons que chacun puisse retrouver ses repères d’endormissement. Nous étudions donc avec les familles comment personnaliser l’environnement : en apportant simplement gigoteuse et doudou, un appareil à bruit blanc ou quelques photos au mur. Chaque enfant a son propre lit, positionné à un endroit fixe. De façon exceptionnelle, nous pouvons cependant être amenées à modifier l’aménagement pour favoriser l’adéquation du sommeil de chacun en fonction de nos observations.
Posture professionnelle
La posture professionnelle est toute aussi importante pour accompagner l’enfant dans un jeu serein, sans être intrusive. Il faut trouver le juste équilibre : être disponible pour l’enfant mais à juste distance pour lui permettre de favoriser sa capacité à jouer seul, et lui laisser l’initiative d’inventer son jeu. C’est ici que la position de “ l’adulte phare “ prend tout son sens. L’adulte doit apporter à l’enfant la sécurité physique et affective dont il a besoin pour explorer son environnement.
Tout comme le phare éclaire la route, l’adulte lui, doit éclairer l’espace de jeu, garantissant ainsi à l’enfant, la sérénité requise pour ses activités spontanées.
Les professionnelles doivent se répartir de manière à pouvoir observer tous les enfants dans tous les espaces de la pièce. La posture est également importante, il faut être assis pour être à la hauteur des enfants.
Observer les enfants dans le jeu ne correspond pas “ à ne rien faire “, c’est au contraire une posture professionnelle pour soutenir leur investissement personnel.
Au Cocon des P’tits Curieux le livre, est un objet précieux qui accompagne l’enfant tout au long de sa journée. Nous proposons régulièrement des temps de lecture; ce sont des rituels que nous affectionnons particulièrement. Nous souhaitons ainsi revenir sur la nécessité de lire des livres aux tout-petits dès le plus jeune âge.
La littérature enfantine a d’innombrables vertus, elle permet de répondre aux besoins et aux intérêts des jeunes enfants. En plus du plaisir qu’il procure, le livre favorise l’accompagnement de l’enfant dans son développement global (langagier, cognitif, social, affectif…) et peut lui permettre également de l’aider à maîtriser ses émotions.
Lire des livres aux P’tits Curieux leur permet de développer leur imaginaire, d’enrichir leur vocabulaire, de découvrir des sonorités, de s’imprégner des mots et de se les approprier.
Livres
« La lecture, une porte ouverte sur un monde enchanté »
François Mauriac
Certaines histoires peuvent aussi donner l’occasion à l’enfant de revivre des situations angoissantes, par l’intermédiaire de personnages qui vivent les mêmes difficultés. Cela lui permet de trouver en lui, et avec l’aide de l’adulte, les ressources pour affronter ses difficultés.
Comme pour le jeu ou les activités, il n’y a aucune obligation pour l’enfant d’écouter des histoires. Les livres sont à sa disposition, et il a tout le loisir de venir choisir un livre dans la journée, de l’investir seul, ou de solliciter l’adulte dans l’accompagnement de cette extraordinaire richesse.
Chacun est aussi libre de ramener à la MAM un livre de la maison qu’il souhaiterait partager le temps d’une journée. Nous en prendrons le plus grand soin. C’est encore une autre façon de faire du lien entre la maison et la MAM.
Nous sommes trois assistantes maternelles au sein de la MAM … mais pas que !! Châtaigne est aussi présente tout au long de la journée !
Cette mascotte est un nouveau repère pour l’enfant, il la retrouvera tous les matins à la MAM. C’est aussi un objet animé qui permet de stimuler la créativité par l’imaginaire et la communication. Elle permet de faire passer des messages qui seront parfois mieux entendus par l’enfant.
Mais ce n’est pas tout … ! Châtaigne pourra accompagner chacun des P’tit Curieux, tour à tour, lors des week-ends ou vacances pour vivre des aventures familiales. Elle fera donc le lien entre la MAM et la maison.
A ce propos, nous avons élaboré un livret d’accueil de Châtaigne.
Mascotte
Place de doudou / tétine
Le doudou (peluche, tissu…) et/ou la sucette sont des objets appartenant entièrement à l’enfant. Leur présence permet à ce dernier de se sentir sécurisé, et de faire le lien entre la maison et la MAM, entre le connu et un monde extérieur.
Amener le doudou à la MAM est primordial car, avec lui, l’enfant va être capable d’affronter et de surmonter des situations compliquées. Le doudou peut permettre à l’enfant de se sentir rassuré tout au long de la journée, et en étant serein l’enfant peut jouer, imaginer, créer…
À la MAM, le doudou et/ou sucette sont à disposition de l’enfant, il sait où les trouver, quand il en éprouve le besoin. Dans ce souci d’accessibilité, nous les installons à hauteur des enfants dans des rangements individuels.
Plus l’enfant pourra y avoir accès librement, plus il sera rassuré et donc en sécurité affective. Cette même sécurité lui permettra d’aller explorer l’environnement qui l’entoure et de se “ séparer “ de cet objet plus facilement.
Nous encourageons aussi parfois l’enfant à limiter l’usage du doudou et de la sucette dans certaines situations où il nous semble bénéfique de s’en détacher. Nous pouvons observer par exemple, que le doudou peut parfois freiner la créativité et que la sucette peut freiner le langage.
Le doudou ne se substitue pas au réconfort de l’adulte, nous ne donnons pas le doudou à l’enfant dès qu’il pleure, sans remettre des mots sur ses émotions. Il ne doit pas être proposé comme solution à toute situation, sinon l’enfant en deviendrait totalement dépendant et ne pourrait plus s’en détacher.
Personnalisation de l'accueil
À la MAM, l’enfant retrouve sa photo et son prénom à différents endroits :
sur son casier individuel ainsi que sur son portemanteau dans le hall d’entrée ;
dans la chambre, au dessus de son lit ;
dans la salle de change : chaque enfant a sa propre panière contenant ses affaires personnelles (affaires de rechange, serviettes, produits d’hygiène…).
Nous proposons également à chaque enfant d’emmener un petit album photo facile à manipuler avec les personnes importantes pour lui. C’est un outil souvent très apprécié qui permet de faire vivre les familles au sein de la MAM.
Ces aménagements permettent à l’enfant de se repérer dans l’espace et contribuent à renforcer sa sécurité affective.
Soan
Respect
Au Cocon des P’tits Curieux, nous respectons foncièrement l’enfant. Le respect est la base de notre projet : nous considérons réellement l'enfant comme une personne à part entière, nous lui faisons confiance, nous lui reconnaissons des capacités et nous lui permettons de les développer à son rythme.
C’est donc aussi respecter ses émotions, ses besoins, ses choix, ses désirs. C’est à partir de ces valeurs que nous développons notre projet quant aux moments clefs que sont les temps de soins, de repas, de sommeil et d’éveil.
Les soins
Nous considérons les temps de change et de soins corporels comme des moments privilégiés d’entrée en relation et de communication. Afin de préserver l’intimité de l’enfant, nous privilégions les temps de change individuel. De même, nous veillons à ce que la porte de la salle de change soit fermée. L’environnement sonore est ainsi paisible, propice au bien-être de l’enfant.
Le confort de l’enfant dans les soins qui lui sont apportés est important : la pièce doit être suffisamment chauffée, l’eau à bonne température, nous sommes vigilantes aux odeurs de cet espace. Nous veillons à la douceur de nos gestes et au ton apaisant de notre voix pour mettre en confiance le tout petit.
Nous prévenons l’enfant de toute intervention sur son corps. Grâce à cette verbalisation, l'enfant peut anticiper les événements et réagir. Faire appel à sa participation en utilisant ses gestes spontanés permet de développer sa coopération active. Les plus grands sont invités à monter sur le plan de change par un petit escalier afin de favoriser leur autonomie. Nous leur proposons à ceux qui le souhaiterait d’être changés debout.
Nous utilisons des gants doux, de l’eau et du savon pour le change. Les gestes de soins dits “intrusifs” tels que les lavages de nez ne sont réalisés qu’avec l’accord des parents et selon le protocole de soin présenté dans la charte de fonctionnement.
La fin d’un soin peut être vécue comme une micro séparation pour le tout-petit. Dans notre Cocon nous disposons de tout le temps nécessaire à cet accompagnement. Nous continuons d’interagir avec le bébé après l’avoir déposé sur le tapis s’il en a besoin puis nous l’invitons à repartir en exploration.
L’acquisition de ce qu’on appelle vulgairement “la propreté” est souvent une source de multiples questionnements, voire d'inquiétudes pour les parents, en particulier à l’approche de la rentrée scolaire, et c’est légitime.
Nous nous rendons disponible pour aborder cette étape, que nous appelons nous dans notre jargon : la continence. En effet cette appellation permet de ne pas véhiculer l’idée qu’un enfant portant des couches serait “sale”.
La continence doit venir de l’enfant et non d’une demande de l’adulte, il doit en avoir envie. En concertation avec les parents, nous accompagnons les enfants qui seraient prêts physiologiquement ET psychiquement. Bien souvent, cette acquisition se fait progressivement et sereinement au domicile, avant que l’enfant se sente suffisamment confiant pour relever le défi d’une journée sans couches à la MAM ! Nous disposons d’un petit WC à la taille de l’enfant ou de petits pots si celui-ci y est plus à l’aise.
Les repas
Afin de favoriser les découvertes culinaires, nous avons choisi de faire appel à un prestataire spécialisé dans l’alimentation infantile de qualité. Les produits sont issus à 100% de l’agriculture française avec uniquement des fruits et des légumes de saison. La cuisine est artisanale, à partir de produits bruts, sans additifs ni conservateurs. Nous pouvons de cette façon garantir l’équilibre alimentaire dans la composition des menus que nous affichons dans le hall d’entrée. Les commandes sont adaptables en fonction des allergies et restrictions alimentaires. Nous veillons à la présentation attractive des plats proposés, nous nommons les aliments et invitons à des discussions autour de ceux-ci.
En grandes gourmandes que nous sommes, nous souhaitons à chaque enfant de devenir un petit curieux de la gastronomie. Pour cela, nous proposons régulièrement des ateliers cuisine durant lesquels nous préparons des pâtisseries, mais aussi des jus de fruits, des tartes avec les légumes du potager etc.
Nous respectons les goûts et les envies de chacun. Nous n’obligeons ni de manger, ni même de goûter. Le repas est proposé sous forme de plateau : entrée, plat, dessert. Les enfants ont la possibilité de manger dans l’ordre de leur choix.
Nous veillons à leur installation confortable grâce à un matériel ergonomique : les ustensiles et le mobilier sont adaptés à leur taille. Il est en effet important de respecter l’ancrage au sol des tout petits.
Pour les bébés en cours de diversification alimentaire, nous proposons aux parents d’amener des préparations maison dans le respect du protocole de repas. Dès lors que l’enfant aura introduit une majorité d’aliments de chaque catégorie, nous pourrons lui proposer les repas du prestataire.
Au-delà du simple fait de s'alimenter, les temps de repas sont l’occasion d’échanges, de découvertes et d’apprentissages. Pour les bébés nous proposons les repas individuellement selon leur rythme. Les plus grands prennent leur repas ensemble de façon à partager un moment convivial.
Notre objectif est de favoriser progressivement l’autonomie de l’enfant. Nous observons les capacités et les envies de chacun pour proposer un accompagnement adapté.
Parce que nous savons que cela n’est pas toujours possible à la maison, nous veillons à laisser le temps à l’enfant d’expérimenter. Les P’tits Curieux ont le droit de toucher la nourriture ! C’est ainsi qu’ils se familiarisent avec les textures et acceptent de goûter.
Dès que le tout petit en montre la capacité, il est incité à utiliser une cuillère, et tant pis s’il y en a partout ! Plus grand, ce sera la fourchette, puis le petit couteau, sous notre regard attentif. Grâce à des petits gants et un miroir, le nettoyage pourra se faire en autonomie. Responsabiliser les enfants permet de renforcer leur estime d’eux-même : à la MAM ils apprendront progressivement à se servir seuls, à débarrasser et à nettoyer.
Le sommeil
Nos lits sont volontairement petits : avoir un lit à sa taille est sécurisant pour l’enfant. Les bébés sont couchés dans des lits à barreaux en hauteur : cela nous permet de les bercer si besoin et de les y déposer délicatement en prenant soin de notre dos. Les plus grands, dont l’endormissement est plus autonome (mais toujours accompagné) sont couchés dans des lits “cocon” au sol. Grâce à leur rebords en mousse ils offrent une contenance également rassurante pour le jeune enfant.
Le sommeil est essentiel au bon développement de l’enfant : c’est durant ces moments que le cerveau assimile tout ce qu’il a pu apprendre dans ses temps d’éveil. C’est aussi grâce au sommeil que l’enfant renforce son système immunitaire et régule ses émotions. Un bon sommeil est garant du lien que l’enfant crée avec son environnement. D’où l’importance de faire en sorte que ces moments se passent bien, grâce à un aménagement qui favorise l’apaisement et un accompagnement qui permette le lâcher-prise nécessaire à un endormissement serein.
L’accompagnement au sommeil est individualisé et évolutif : chaque enfant est différent et chaque jour également. Même si les besoins se ressemblent selon les âges, nous partons toujours de nos observations pour proposer un temps de sommeil. Ce sont les signes de fatigue qui indiquent la nécessité de ce temps et non uniquement le nombre d’heures d’éveil.
Nous respectons les rituels d’endormissement de chacun : portage, berceuse, câlin ou simple présence. Nous couchons les bébés sur le dos selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé et en prévention de la MIN (Mort Inattendue du Nourisson). Cependant si le bébé sait se retourner et qu’il le fait durant son sommeil, nous ne le replacerons pas sur le dos. Les gros doudous, langes non noués et attache-tétines sont interdits pour des raisons de sécurité.
La surveillance des siestes se fait au minimum toutes les 10 minutes pour les bébés. La présence constante d’une professionnelle est nécessaire pour les enfants qui dorment en lit bas. Un enfant seul dans la chambre pourra bénéficier d’une surveillance “alternée” (toutes les 10 minutes).
Le sommeil est un besoin que nous considérons prioritaire sur les autres et nous le privilégions au maximum. Cela signifie par exemple qu’un enfant qui dort encore alors qu’il devrait manger ne sera pas réveillé, même si cela fait 3 heures qu’il dort. Pour autant il arrive que des situations, si elles deviennent récurrentes, soient problématiques. Notre rôle de soutien à la parentalité ne doit pas être occulté par le dogme du “sommeil roi”. Chaque situation doit être entendue et analysée dans son ensemble, en prenant en compte le vécu familial, l’organisation inhérente au foyer et toujours l'intérêt de l’enfant.
L'éveil
Notre façon d’accompagner le développement moteur des enfants est la conséquence d’une attention privilégiée à notre relation à l’enfant. Une des notions essentielles est d’observer et d’accompagner l’enfant dans ses entreprises, sans jamais faire à sa place. Ce concept pédagogique a un nom : cela s’appelle la motricité libre.
Vous l’aurez compris, notre posture professionnelle lors des temps de sommeil, de repas et de soins, répond à quatre grandes exigences que nous nous fixons : disponibilité, écoute, observation et verbalisation. Il en est de même pour les temps d’éveil durant lesquels nous veillons à un élément en particulier : le mouvement !
La motricité libre consiste à laisser l’enfant libre de ses mouvements afin de lui permettre de découvrir son corps et de se développer à son rythme et en toute confiance. Il s’agit d’encourager l’activité spontanée de l’enfant. L’enfant peut ainsi mettre en œuvre toute sa sensorialité : explorer, toucher, sentir, mettre à la bouche, expérimenter sous le regard bienveillant de l’adulte qui sécurise son environnement. L’enfant va donc évoluer librement sans entrave ni stimulation excessive. L’espace bébé est isolé pour offrir un espace calme et apaisant mais il reste ouvert sur le reste de la pièce afin de permettre aux tout-petits de s’aventurer s’ils le souhaitent. Nous demandons aux parents d’opter pour des vêtements souples et amples qui n’entravent pas les mouvements.
Nous ne faisons pas marcher l’enfant en lui tenant les mains. Malgré les bonnes intentions de ce geste très courant, celui-ci risque au contraire d’entraver la confiance que l’enfant doit acquérir lorsqu’il se lance à la conquête de la marche. Les bras ainsi levés, il est en réalité plus difficile de trouver son équilibre. L’acquisition de la marche, c’est aussi une acquisition importante d’autonomie où l’enfant doit pouvoir être fier de parvenir à se déplacer ainsi seul !
Nous ne mettons pas un bébé en position assise avant qu’il ne puisse le faire par lui-même. C’est devancer ses capacités et les étapes normales de son développement et ne pas lui rendre service pour la suite. Un bébé installé en position assise peut avoir plus de difficultés à passer de la position assise à la position sur le ventre et aux quatre-pattes par peur de la chute. Il aura tendance à vouloir rester dans cette position qui lui offre un champ de vision souvent apprécié mais il ne sollicitera donc pas le reste de ses muscles.
Nous limitons les transats car ils empêchent les bébés de bouger librement. Nous les utilisons sur des temps courts pour donner un repas ou pour favoriser la digestion par exemple.
Pour les bébés, nous limitons le portique ou le mobile : en effet, l’attention visuelle du tout-petit peut être focalisée sur ces objets placés parfaitement devant lui. Certes ces animations encouragent l’enfant à lever les bras pour les toucher, mais en monopolisant son attention, elles ne l’encouragent pas à tourner la tête et à se mouvoir davantage pour aller vers d’autres jouets.
Pour favoriser la motricité libre, nous limitons certaines pratiques.
Accompagnement à la parentalité
Nous souhaitons que notre MAM soit un espace convivial : qu’il soit l’espace de vie des enfants et des parents. Et cela ne se limite pas à la période de familiarisation ! Tout au long de l’année, les parents sont invités à passer du temps avec nous sur des temps définis. Bien évidemment cela doit se faire dans le respect des consignes d’hygiène et de sécurité. Nous rappelons qu’en l’absence de leurs parents nous sommes les seules responsables des enfants accueillis et qu’en aucun cas les autres familles ne sont autorisées à s’occuper d’eux.
Les transmissions
Nous accordons une grande importance à la communication avec les familles. Nous considérons cela comme un travail sur mesure : chaque parent est unique de par son histoire, ses valeurs et ses attentes. Au cocon des P'tits Curieux nous prenons donc le temps nécessaire et nous nous adaptons au mieux aux demandes des parents, nous les accompagnons sans jamais émettre de jugement.
Les transmissions ont pour objectif de mieux connaître l’enfant afin d’assurer une continuité entre la maison et la MAM. Elles portent sur différents volets : les éléments physiologiques de l’enfant (santé, soins, alimentation, change, sommeil) et les éléments de la journée/soirée (humeur, comportement, jeux …).
Il est important que le parent prévoie ce temps d’échange dans son organisation, le matin comme le soir. Ils font partie des temps d’accueil, nous demandons donc aux parents d’arriver 15 min avant la fin de l’horaire prévu au contrat.
L’accueil du parent lors de l’arrivée et du départ de son enfant se fait dans la salle de vie, à hauteur d’enfant, pour inclure celui-ci au temps d’échange. Cet accueil au sol permet aux enfants de rester sereins : nous restons dans leur champ de vision et restons disponibles pour eux en cas de besoin.
Le matin, le jeu peut être médiateur et facilitateur de la séparation. Le soir, cette disposition permet de ne pas couper l’enfant dans son occupation. Le parent peut observer son enfant, partager un moment et ainsi entretenir le lien de confiance qui unit les trois parties.
Afin de préserver la confidentialité et la discrétion de ces temps, nous veillons à accueillir les familles individuellement dans différents espaces de jeux.
Cahiers de vie
Pour garantir une communication continue, nous travaillons avec un cahier de vie contenant les informations physiologiques de l’enfant, ses expériences de la journée, des anecdotes, des comptines qu’il apprécie particulièrement etc.
Ce cahier est remis chaque soir aux familles qui le rapportent lors du prochain accueil. Libre à eux de l’investir avec des écrits et/ou des photos, c’est aussi pour nous un moment de partage avec l’enfant. C’est un support pédagogique et non administratif concernant d'éventuelles absences par exemple. Il pourra être conservé comme un précieux souvenir du passage de l’enfant dans le Cocon des P’tits Curieux.
Dans un esprit de soutien à la parentalité, nous mettons en place des temps “café et échanges” sur lesquels les parents ont la possibilité de venir et de passer un temps avec l’assistante maternelle référente de leur enfant pour aborder les thématiques pédagogiques qu’ils souhaitent (la période du “non”, l’acquisition de la propreté, la motricité libre..etc). Cela toujours dans le respect du lieu et en plaçant toujours les enfants en priorité. Ces temps sont définis et organisés à l’avance selon le planning d’accueil des enfants et des parents dans un souci de respect du bien-être du groupe.
Un p'tit café?
Allaitement des p'tits curieux
Nous soutenons le projet de chaque parent sans jugement : allaitement ou biberon, chacun est légitime de décider et d’être respecté.
Nous faisons une place aux parents pour faciliter le bon déroulement de cette aventure lactée. Ainsi, nous leur proposons un espace confortable et adapté dans le bureau de la MAM, pour allaiter ou donner le biberon sereinement à leur bébé/bambin.
Le protocole d’allaitement à la MAM regroupe toutes les modalités sur l’hygiène, le recueil et la conservation du lait maternel.
Qu'est c'qu'on partage chez les p'tits curieux ?
Les familles seront les bienvenues à la MAM lors de temps forts que nous organisons : goûters, fêtes thématiques, kermesses, etc.
Ces moments conviviaux sont précieux et permettent de créer du lien, de se rencontrer sur des temps informels et de prendre le temps d’échanger.
Une bibliothèque partagée
à destination des familles : pour donner des idées de lectures, pour accompagner les émotions, et approfondir nos connaissances en matière d’accompagnement du jeune enfant.
Nous invitons les parents lors de certains ateliers définis à l’avance pour permettre des temps forts de partage et d’échange (pâtisserie/cuisine, ateliers créatifs, partage de connaissances, si un parent souhaite partager avec nous ses compétences, son expérience.
Le rendez-vous des p'tits curieux
Vivre ensemble
Qu'est c'qu'on partage chez les p'tits curieux ?
Nous partageons des photos via un accès privé réservé aux familles sur le site internet de la MAM.
Un compte instagram public permet à tous de découvrir la MAM et de suivre nos aventures. Nous y explicitons par exemple les objectifs pédagogiques des ateliers. Aucun enfant n’y est visible.
Mise en place d’ateliers à destination des familles* qui le souhaitent, animés par des intervenants divers : accompagnant.e périnatale, moniteur/trice de portage, conseiller.e en lactation, massages bébé etc.
Nous élaborons un mur pédagogique sur lequel sera abordée une thématique spécifique chaque mois, illustrée par de la documentation, des photos, des productions, etc.
*Ateliers inclus dans notre tarification.
Pédagogie par la nature
Les enfants évoluent dans le cadre de la MAM mais aussi en extérieur (promenades, jeux dans le jardin, journées pédagogiques…). Il nous tient à cœur de les sensibiliser à la nature qui est en constante évolution, et qui change au gré des saisons.
Découvertes sensorielles
La nature influence nos journées à la MAM : le soleil nous apporte de belles lumières, un peu de chaleur, la pluie nous apporte la visite des escargots, et la neige nous fait découvrir le froid, le calme. Le vent quant à lui fait danser les arbres et secoue leurs feuilles.
A travers ces gestes quotidiens, les enfants pourront explorer, expérimenter, et apprendre le plaisir de faire ensemble, sans attente de production. Tous les sens sont utilisés : le goût lorsque l’on déguste les fruits qui sont mûrs, la vue en observant les formes et les couleurs, le toucher en appréciant la texture de chaque élément de la nature (pomme de pin, neige, feuilles, fleurs…), l’odorat en appréciant les différents parfums (des fleurs, de la pluie, la terre mouillée…) et l’ouïe en écoutant le vent qui souffle dans les arbres, les oiseaux qui chantent, le bruit de nos pas dans les feuilles d’automne.
Tous acteurs !
Les enfants vont être invités à observer, découvrir la nature qui nous entoure, et à récolter les trésors qu’elle nous apporte pour faire du Land-Art, des bacs sensoriels, bacs de transvasement saisonniers, collages, et peinture sur les différents éléments de la nature et encore de multiples possibilités.
De façon ludique, ils sont sensibilisés au respect de notre environnement (trier, semer des graines et prendre soin des plantes qui poussent dans le potager)
Toujours dans l’esprit du respect de la nature, nous nous engageons à réduire nos déchets, recycler le matériel et éviter la surconsommation.
Nous sommes conscientes de notre impact écologique et visons à le réduire. Nous favorisons au maximum l’utilisation d’objets de récupération du quotidien : les emballages alimentaires et contenants d’hygiène (boîte à mouchoir, distributeur de savon etc), une fois nettoyés font de formidables jeux symboliques ! Une boîte d'œufs peut tout à coup devenir un support d’activité pour travailler la motricité fine ! Un pot de yaourt permet de faire germer de précieuses graines...!
La pluie et le beau temps
Au Cocon des P’tits Curieux, on s’équipe de façon adaptée à chaque saison et on sort selon les envies, quel que soit le temps. Nous avons choisi de nous équiper de façon à pouvoir nous adapter à chaque saison : poussettes quadruples, chancelières pour le confort des enfants. L’objectif est de permettre aux enfants de découvrir et d’expérimenter sans limites, sans avoir peur de se mouiller ou de se salir.
"Il n'y a pas de mauvais temps mais seulement de mauvais vêtements" *
* Les manteaux, imperméables ou combinaisons et bottes de pluie sont à fournir par les familles.
Promenons-nous...
Nous organisons des sorties dans des fermes pédagogiques, au poney club, dans des jardins publics etc. Toutes ces sorties et bien d’autres seront des temps forts à partager ensuite avec les familles au travers de photos (sur notre mur pédagogique) et de créations si les enfants le souhaitent. Elles seront retranscrites dans le cahier de vie de chaque P’tit Curieux.
Nous proposons des sorties quotidiennes dans le jardin, mais aussi régulièrement, et toujours en fonction du rythme de sommeil de chaque enfant, des sorties extérieures à la MAM. Selon le nombre d’enfants qui participent à ces sorties, nous proposons aux parents disponibles et qui le souhaitent de nous accompagner pour permettre d’encadrer au mieux les enfants et de les laisser découvrir plus librement.
Soutien de la créativité
Nous considérons comme essentiel de soutenir le processus de créativité chez l’enfant en vue de la construction de son identité. Notre crédo : “S’affirmer plutôt que se conformer” !
Plus qu’une capacité ou un talent, la créativité est une façon d’être au monde, un état d’esprit. Au Cocon des P’tits curieux nous cultivons un esprit d’aventure : cela signifie que nous invitons les enfants à rechercher toutes les solutions possibles, par l’originalité. Car être créatif c’est aussi avoir différentes façons de faire, c’est une ouverture d’esprit.
En soutenant la créativité nous cherchons à développer une certaine curiosité, une sensibilité au monde, aux choses de la vie. Tout simplement nous souhaitons transmettre le plaisir des découvertes, de l'émerveillement et de l’imaginaire.
Importance du jeu libre
Souvent quand on parle de créativité on pense tout de suite à l’art, à la création d’objets ou de dessins etc. En réalité, la créativité est partout ! Et en premier lieu dans le jeu libre qui permet l’expression spontanée de la créativité. Ainsi nous attachons une grande importance à ces temps de jeux sans proposition particulière.
Notre rôle lors de ces temps est de réfléchir en amont aux jeux que nous mettons à disposition, à leur nombre, à leur place et à leur mise en valeur. En effet, si le manque de jeux peut générer des conflits, nous veillons également à éviter la sur-stimulation : trop de jouets en même temps peut être source de stress. Pour cette raison également les jouets proposés à la MAM sont principalement des jouets simples, sans artifices, peu bruyants et qui peuvent être détournés de l’utilisation prévue.
Dans notre Cocon, nous affectionnons les designs naturels, les couleurs apaisantes et les tissus doux qui permettent de créer un environnement bien régulé pour les tout-petits.
Les P’tits Curieux sont sollicités au fil de la journée pour nous aider au rangement des jeux, ils sont acteurs de la vie à la MAM. Le Cocon est leur espace, nous leur demandons d’en prendre soin autant que nous pour que chacun puisse continuer de s’y épanouir.
Ateliers et médiations éducatives
Nous proposons des ateliers variés et renouvelés régulièrement car nous savons que la nouveauté est particulièrement attrayante. Nous nous basons sur les centres d'intérêt des enfants et sur nos observations car c’est ainsi que les apprentissages sont les plus fructueux.
Les ateliers se différencient du jeu libre car ils nécessitent souvent un matériel, un aménagement et un cadre spécifique. Ils ont souvent un ou des objectifs définis. Néanmoins nous n’avons pas d’attentes de production finie : c’est la découverte qui prime, le résultat importe peu.
Que ce soit dans le jeu libre ou dans les ateliers et médiations, la notion de liberté reste prépondérante : il n’y a jamais aucune obligation de participation et nous veillons à ne pas interrompre l’enfant.
Les médiations éducatives (marionnettes, histoires, chansons...) et les ateliers (peinture, pâte à sel, danse etc.) sont également une véritable aide à l’expression de l’enfant. Cela peut lui permettre de donner de lui, de montrer quelque chose de sa personnalité, affirmer son identité, ses goûts, ses choix, ses désirs (de faire ou de ne pas faire, et de changer d’avis), une manière de faire aussi : être acteur, se différencier.
Eveil culturel et artistique
Et oui! Tout ça n’est pas réservé aux plus grands et les tout-petits aussi peuvent apprécier à leur niveau le monde enchanteur de l’art qui offre une richesse d’exploration infinie. Il s’agit de développer la capacité à accueillir l’inconnu avec confiance et curiosité. A deux ans, on peut déjà exercer son esprit critique : ça j’aime, ça j’aime pas ! Et ça c’est déjà un extraordinaire apprentissage !
Afin de nourrir l’imaginaire et d’initier les enfants au milieu artistique nous sommes amenées à proposer des sorties culturelles en tous genres : médiathèque et ludothèque mais aussi visites de salons, musées, théâtres etc. Nous recevons également au sein de la MAM des intervenants pour des propositions originales : conteur(se), musicien(ne), magicien(ne), chanteur(se), danseur(se) etc.*
Ce versant de notre projet d’accueil, ouvrant l’accès à la culture et à l’art, est aussi support de rencontres et nourrit le lien social. Il nous permet de participer à la vie du quartier en prenant part à des actions culturelles en partenariat avec la Mairie de Saint-Jean et son Relais Petite Enfance. Ainsi nous participons à certains événements qui rythment l’année, comme la Semaine Petite Enfance, rendez-vous incontournable des professionnels du métier qui souhaitent mettre à l’épreuve leur créativité !
*Interventions toujours réalisées en notre présence et sous notre responsabilité
Vivre ensemble
La relation à l’Autre requiert certaines capacités que l’enfant doit encore acquérir. A la MAM, l'enfant va peu à peu apprendre à composer avec les autres enfants grâce à un accompagnement bienveillant. Les évolutions qui en découlent sur le plan social et affectif contribuent largement au développement de l’enfant dans sa globalité. Nous présentons ici notre positionnement professionnel sur cette thématique.
Vivre en groupe
En fonction des différentes étapes de son développement, l’enfant a plus ou moins d’intérêt pour les interactions avec ses pairs. Chacun a aussi ses propres appétences à vivre en groupe. Faire avec la présence de l’autre au quotidien demande beaucoup d’énergie au tout-petit.
Nous respectons le besoin d'interagir ou non de chacun et nous veillons à ce que l’espace vital de chacun soit respecté. Nous portons un regard vigilant sur la notion de consentement dans le rapport au corps. Dans les jeux “de mains”, “de guilis” et dès lors qu’il y a contact, nous jugeons l’utilité d’intervenir en fonction de la situation et de nos observations.
Il est tentant de nommer les autres enfants de la MAM “les copains/ines”, cependant qui nous dit qu’il s’agit effectivement de bons amis ?! Nous décidons donc d’appeler les autres enfants “les P’tits Curieux”, libre à chacun de juger s’ils sont des copains/ines.
Accueillir la différence
Le vivre ensemble, c’est aussi la découverte de l’autre dans toute sa singularité. Nous avons à coeur de permettre à chaque enfant de trouver sa place au sein d’une diversité enrichissante. Cela signifie tout simplement que notre lieu d’accueil est ouvert à tous, sans distinction culturelle, religieuse ou etnique. Tout modèle familial est évidement bienvenue et nous faisons en sorte, dans la mesure de nos compétences, de pouvoir accueillir des enfants porteurs de handicap.
Notre formation nous amène à considérer que l’enfant porteur de handicap demeure avant tout un enfant, dont les étapes de développement, mêmes retardées, restent identiques.
Néanmoins, n’étant pas spécialisées dans le domaine du handicap, et soucieuses d’accompagner au mieux l’enfant, nous saurons, le cas échéant nous rapporcher des interlocuteurs appropriés (CAMPS, CMP, PMI, psychomotricien(ne), psychologue, éducateur(rice) spécialisé(e)..etc) afin d’être aiguillées dans notre approche pédagogique.
La communication gestuelle associée à la parole
Les bébés ont l’envie de communiquer bien avant que leur larynx ne leur permette de prononcer leurs premiers mots ! En leur proposant des signes nous leur offrons la possibilité d’exprimer leurs besoins et ainsi de mieux se faire comprendre.
Cela réduit considérablement les pleurs et colères liés à cette frustration de ne pas être compris, d’autant plus que le tout-petit vit dans l’immédiateté. En permettant à l’enfant d’exprimer très tôt ce qu’il ressent, il acquiert une capacité d’autorégulation de ses émotions.
C’est aussi lui donner le goût de la communication, en étant dans l’interaction, l’enfant va s’épanouir dans la relation à l’autre.
Il existe deux courants de communication gestuelle : les signes de la LSF (Langue des Signes Française) et le “Baby Signs” : signes simplifiés pour les bébés. Nous faisons le choix de transmettre les signes de la LSF par respect pour cette langue et la communauté Sourde qui l’utilise, afin de ne pas déformer leur culture. C’est aussi par respect de l’enfant, que nous considérons comme un être capable, à qui nous souhaitons “ parler vrai “. De la même façon nous ne dirons pas à un bébé “ Oh, le miaou, il fait miam-miam à côté de la vroum-vroum “ …
Nous signons des mots clefs, qui reviennent de façon régulière au quotidien. Pour nous y aider nous nous formons grâce à au Grand guide des signes pour bébé et à l’application LittleBunBao Signe. Nous chantons également certaines comptines en LSF et nous avons également des albums jeunesse qui y sont dédiés.
Gestion des conflits
Le conflit est inévitable dans une vie sociale, il est le témoin de la diversité de l’humain dans ses désirs et ses sentiments. Il est d’autant plus fréquent dans un groupe d’enfants car ceux-ci apprennent encore à accepter la frustration et à gérer leurs émotions.
Au Cocon des P’tits Curieux nous transmettons aux enfants que le conflit peut amener une forme de communication constructive.
Pour cela nous n’abordons pas un conflit comme un procès où il faudrait déterminer un coupable et une victime. Nous cherchons à amener les enfants à résoudre eux-mêmes leur différend en exprimant chacun leurs désirs. Nous les accompagnons chacun dans leurs émotions, nous les reconnaissons et les acceptons.
En verbalisant on développe l'empathie, la décentration. L’observation est alors l’outil déterminant pour nous, elle nous permet de définir précisément le problème quand les enfants ne peuvent pas encore l’exprimer par le langage.
C’est aussi grâce à l’observation que notre intervention n’est pas systématique. Nous considérons le conflit comme un excellent moyen de développer des compétences à la fois relationnelles et intellectuelles. En effet pour le résoudre l’enfant est amené à élaborer des tactiques, des compromis… Et ce sont parfois de véritables stratégies !
C’est une démarche qui développe des compétences d’anticipation, de discussion, de négociation, de collaboration. Le conflit apprend à l’enfant à trouver des alternatives, à faire des choix, à s’affirmer, à s’engager.
Notre accompagnement vise donc à ce que tout ceci se mette en place, avec ou sans régulation (parfois seul notre regard suffit) et bien sûr sans recours à la violence.
La vie en société ne peut se faire sans règles. Les limites données à l’enfant le sécurisent et lui permettent de se structurer. Ainsi à la MAM aussi l’enfant sera confronté à des interdits. Pour autant nous organisons l’espace et le temps de façon à permettre une grande liberté d’action et d’exploration. Nous mettons en place des règles simples pour garantir la sécurité physique et affective de chacun. Il est important que le cadre donné soit constitué de limites claires, cohérentes et constantes.
Règles sociales et limites
Les règles de sécurité :
Il s’agit pour nous de garantir l’intégrité physique de l’enfant.
Les règles sociales :
« La liberté des uns s'arrête où commence celle des autres »
Si les émotions et les envies sont écoutées… elles ne sont pas pour autant toujours exaucées !
Pour faciliter leur assimilation il existe un courant pédagogique que l’on appelle communément la communication positive. Cette forme de communication tend à supprimer la négation pour la remplacer par une formulation positive. Les neurosciences ont permis d’approuver cette méthode, démontrant que le cerveau des enfants avant 7 ans n’est pas suffisamment mature pour analyser efficacement la négation. Il s’agit donc de parler à l’enfant de ce qui est possible plutôt que de lui dire ce qui ne l’est pas. Un exemple simple : au lieu de dire “Ne cours pas !” nous disons “Marche doucement s’il te plait".
N'ayons pas peur de le dire, la communication positive est contre intuitive et c’est donc un vrai challenge au quotidien ! Mais c’est aussi un véritable allié dans la relation avec les tout-petits, alors on persévère! Nous pensons que rester positif dans toute situation permet à l’enfant de se sentir encouragé à faire différemment. Mais attention ! Il ne faut pas confondre éducation positive et laxisme ! Au Cocon des P’tits Curieux les règles du jeu sont posées mais il n’y a ni punitions, ni chantage affectif, ni rapport de force. C’est tout simplement une question de respect de l’enfant.
Concernant les formules de politesse, nous souhaitons les transmettre par imitation et non par obligation. Ainsi, il ne sera pas demandé à l’enfant de dire bonjour, au revoir, pardon, s’il te plait et merci. En revanche, nous montrons l’exemple en veillant à notre propre courtoisie. Plus que le mot "magique”, c’est davantage l'intonation utilisée pour formuler une demande à laquelle nous prêtons attention. Chacun, adulte comme enfant, est ainsi libre de s’approprier la politesse comme il le ressent, selon sa personnalité : de façon attentionnée ou plus discrète. Un petit sourire en coin n’est-il pas tout aussi agréable à recevoir qu’un « bonjour » en bonne et due forme ?
Le départ du cocon...
Riches de nos expériences respectives à l’école (en tant qu’écolier bien sûr, mais aussi en tant que parent, en tant qu’ATSEM ou en tant que stagiaire) il nous apparait indispensable d’assurer une continuité de l’action éducative. D’une certaine façon, l’entrée à l’école marque symboliquement pour l’enfant son entrée dans la société. Malheureusement les commandes sociales actuelles (compétitivité, performance, vitesse) se reflètent sur les enjeux scolaires. Cela représente un changement de rythme et de cadre important, qui doit être accompagné au mieux. D’une pédagogie d'exploration l’enfant va passer à une pédagogie de la consigne où il va devoir apprivoiser la notion de jugement et d’ évaluation.
Ainsi nous pensons que la rencontre avec l’école nécessite une appropriation des particularités de cette institution. Mais attention! “Préparer” l’enfant à l’entrée à l’école ne signifie pas transposer dans notre Cocon les modalités de l’école. En revanche, il est indispensable de prendre en compte la nécessité de donner à l’enfant les ressources pour qu’il puisse s’appuyer sur des ancrages rassurants lorsqu’il sera en situation inconfortable. Au Cocon des P’tits Curieux nous souhaitons offrir à l’enfant une base de sécurité solide et développer ses propres habiletés sur lesquelles il s’appuiera pour continuer son chemin.
Dans la mesure du possible, nous proposons aux familles qui le souhaiteraient d’inclure leur enfant dans le dispositif passerelle vers l’école mis en place par la municipalité.
Cette initiative vise à familiariser les enfants avec le lieu grâce à un ou plusieurs temps de visites et de rencontres avec les enseignants. Ils peuvent ainsi, à travers ces visites, se repérer dans une classe et dans l’école.
Nous mettons toute notre énergie et nos compétences respectives en commun pour faire éclore le meilleur de chacun des P’tits Curieux que nous accueillons dans notre cocon. Notre ambition est d’accompagner une génération de futurs citoyens actifs, créatifs, confiants dans leurs capacités et capables de révéler leur potentiel et celui des autres.
Vous dites : "C'est épuisant de s'occuper des enfants." Vous avez raison. Vous ajoutez : "parce que nous devons nous mettre a leur niveau. Nous baisser, nous pencher, nous courber, nous rapetisser." Là, vous vous trompez. Ce n'est pas tant cela qui fatigue le plus, que le fait d'être obligés de nous élever jusqu'à la hauteur de leurs sentiments. De nous élever, nous étirer, nous mettre sur la pointe des pieds, nous tendre. Pour ne pas les blesser.
Janusz Korczak